Lorsque nous faisons du hula-hoop, nous sommes régis par des lois de la physique, de la mécanique et de la géométrie !
Rien n’est dû au hasard, et tout le monde peut faire du cerceau si vous prenez le temps de comprendre cette mécanique. Pour certains il s’agit d’une histoire de sensation naturelle, pour d’autre, la visualisation concrète du mouvement sera d’une grande aide.
I/ LE MOUVEMENT
Prenons donc le hooping à la taille pour commencer. C’est le premier mouvement que l’on souhaite apprendre et pourtant un véritable défi.
Pour faire tourner le cerceau, il faut d’abord le lancer. La main donne une force, une impulsion mais ce n’est pas tout. Le cerceau a besoin de tourner autour d’un axe avec lequel il sera constamment en contact, votre taille. Si vous ne bougez pas, que se passe-t-il ? Après quelques tours, le cerceau tombera par terre ! Le lancer a donné l’impulsion mais sans mouvement, la loi de la gravité reprend le dessus et rappelle l’objet au sol.
Notre exercice alors pour maintenir le cerceau à la taille est d’entretenir cette rotation le plus longtemps possible.
On parlera alors de force centripète car elle est dirigée vers le centre. C’est notre corps qui est l’axe référentiel, à l’intérieur du cerceau et qui dans une certaine mesure retient l’objet par le centre. Sans force centripète, l’objet s’arrête de tourner. Cette force est exactement la même dans le cas où l’on ferait tourner un poids au bout d’une corde, comme une bolas.
Si l’on regarde la trajectoire de ces 2 agrès, nous remarquons cependant une différence.
L’axe de référence pour la bolas est bien au centre alors que pour le cerceau, l’axe se situe au bord du cercle, en contact avec celui ci. On parlera alors d’axe de rotation excentré. Sur ce schéma on voit bien l’axe référentiel excentré par rapport au cercle en rouge.
On appelle un excentrique un mécanisme provoquant un mouvement de rapprochement ou d’éloignement par rapport à l’axe de rotation d’une pièce… ça vous rappelle quelque chose ?
Si l’axe n’est pas au centre, alors il doit exercer une force sur le disque pour créer une accélération centrale centripète. Ce sont nos fameuses pulsations régulières « avant-arrière » ou « gauche-droite » qui vont donc entretenir la rotation.
On appelle ça moment de force ou torque en anglais. La clé pour tenir le plus longtemps possible est donc de trouver le rythme de ces pulsations (imaginer un métronome, tempo), de se synchroniser avec l’objet. Bien entendu, on parle de force donc il faut accentuer l’effort constamment après le lancer pour maintenir le mouvement.
Et le momentum dans tout ça ? En français on appelle ça quantité de mouvement. Il s’agit d’un calcul, produit de la masse et de la vitesse. C’est cette sensation que l’on a quand on se laisse transporter par le cerceau, comme si c’était lui qui nous dirige. Dans ce sens, on se rend donc compte que le poids et la taille du cerceau ont aussi un impact dans le dosage de force à engager, de même que la proportion taille/axe et du diamètre du cerceau. Plus l’espace entre votre taille et votre cerceau sera grand, plus le contact/pulsation sera précis et lent (ce pourquoi il est plus facile de faire tourner autour de la main, cou et taille car ce sont des zones peu épaisses).
Donc pour récapituler, nous engageons la force centripète en lançant le cerceau de notre main et entretenons le momentum à l’aide d’une accélération momentanée qui se traduit par des pulsations à intervalles réguliers.
Ce concept au final se réutilise dans tous les mouvements dits de spinning, où le cerceau tourne autour d’un axe statique.
D’ailleurs, avez-vous remarqué l’effet d’inertie qui se produit lorsque nous faisons une pirouette ou tour complet à l’intérieur du cerceau ? Il s’agit d’un effet de ralentissement du fait que l’axe référentiel effectue un mouvement circulaire à l’intérieur du cercle. C’est pourquoi nous avons l’impression que les mouvements sont plus fluides et lents lorsque que nous tournons avec notre cerceau et la façon d’entretenir la rotation est différente que lorsque l’on reste statique.
ATTENTION ! On ne parle pas de force centrifuge ! Ce terme sert à interpéter l’éloignement d’un corps qui échappe à la rotation. Par exemple, les gouttes d’eau qui seraient projetées par la rotation du cerceau mouillé.